16/03/2012
FAME 2012

Déclaration des participants au Forum Alternatif Mondial de l’Eau

En tant que membres du Mouvement pour l’Eau Bien Commun, les
participants au Forum Mondial Alternatif de l’Eau de Marseille,
rappellent partager une vision commune de l’eau, considérée comme un
bien commun et non comme une marchandise. Ils saluent à cet effet les
victoires obtenues par le mouvement : la reconnaissance par les Nations
unies du droit à l’eau potable et à l’assainissement en tant que « droit
de l’homme, essentiel à la pleine jouissance de la vie » (résolution
64/292),  l’inscription de ce droit dans les Constitutions de plusieurs
États d’Amérique du Sud et d’Afrique, le succès du référendum italien
contre la privatisation de la gestion de l’eau, ainsi que la
remunicipalisation de l’eau à Paris, Buenos Aires, Atlanta et dans de
nombreuses autres villes du monde, enfin les premières décisions de
justice qui mettent en application le droit humain à l’eau. Elle appelle
aussi l’Assemblée générale des Nations unies à organiser un Forum
mondial et démocratique de l’eau, en octobre 2014, afin d’obtenir des
États l’engagement devant la communauté internationale de mettre en
application le droit humain à l’eau et à l’assainissement. Les systèmes
publics de gestion de l’eau et d’assainissement devront être financés
par le biais d’une fiscalité progressive, des taxes nationales et
internationales sur les transactions financières et grâce à une
réaffectation des dépenses militaires.  La déclaration défend les droits
des peuples autochtones ainsi que les droits des femmes et préconise de
valoriser les pratiques et les savoirs traditionnels et coutumiers,
essentiels pour la construction d’alternatives au système de valeurs
dominant, régi par la seule logique économique.

Elle condamne l’extractivisme (l’exploitation des biens naturels à
échelle industrielle) sous toutes ses formes, et en particulier les
projets d’extraction de minerais et d’hydrocarbures et la complaisance
des institutions financières internationales et des gouvernements qui
soutiennent et appliquent ce modèle de développement et appelle à  la
création d’une Cour pénale internationale sur les délits
environnementaux. Devront dès lors être garantis la préservation et
l’intégrité du cycle de l’eau dans le cadre de la reconnaissance des
droits des écosystèmes et des espèces à exister, à s’épanouir et à se
reproduire.

Les participants s’engagent à poursuivre la construction de réseaux et
de nouvelles alliances sociales, élargissant et approfondissant nos
liens avec les mouvements populaires et citoyens qui luttent pour la
souveraineté alimentaire, la démocratie, la justice sociale et
écologique. Ils s’engagent également à impliquer les autorités locales
et les parlementaires qui sont déterminés à défendre l’eau comme un bien
commun et à réaffirmer le droit à l’eau douce pour tous les êtres
humains, la nature et ses autres habitants. Ils encouragent tous les
services publics et les communautés d’usagers de l’eau à se rassembler
et à créer des associations nationales et des réseaux régionaux.

FAME 2012 – Déclaration finale des participants